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Ressources et procédures

Étudiantes:

Julie Biddaer, Manon De Coster, Emeline Debliquy

Dans le cadre de ce cours, nous avons par groupe dû choisir une thématique d'actualité et faire des liens avec les éléments vus au cours.

Professeur:

Monsieur André Mbo Gonda

Inclusion scolaire: ses avantages, ses limites et ses aménagements et les liens avec ce que nous avons vu en cours.

Selon le dictionnaire Larousse, l’inclusion c’est l’: « Action d'inclure quelque chose dans un tout, un ensemble ; état de quelque chose qui est inclus dans autre chose »

 

Si l’on applique cette définition au niveau scolaire, on comprend donc qu’il s’agit d’inclure, d’intégrer des élèves particuliers dans une structure préexistante.  Cette structure, c’est l’école telle que nous la connaissons. À partir du moment où un élève à besoins spécifiques intègre l’école et que celle-ci mobilise du matériel pédagogique, organisationnel, met en place des aménagements raisonnables, afin d’assurer la scolarité de cet élève, on peut qualifier cette école d’inclusive. L’école adapte ses pratiques à l’élève mais ne devient pas une école spécialisée où tout serait organisé en fonction de ces élèves.

 

Selon le site du DIP, les objectifs de l’école inclusive sont les suivants :

o « Offrir une éducation de qualité en respectant la diversité, les besoins et les capacités de chaque élève

o  Maximiser le potentiel intellectuel, physique et social de chacun

o  Assurer un climat scolaire non discriminant »

 

Aujourd’hui, un faible pourcentage d’élèves à besoins spécifiques sont inclus dans une école ordinaire, la ségrégation vers l’école spécialisée est encore trop présente. Pourtant, le Pacte d’excellence, dans son avis n° 3, recommande une école plus hétérogène, ce qui implique l’inclusion. Nous sommes donc encore loin du compte.

Complétons…

L’école inclusive est définie comme « permettant à un élève à besoins

spécifiques de poursuivre sa scolarité dans l’enseignement ordinaire moyennant

la mise en place d’aménagements raisonnables d’ordre matériel, pédagogique

et/ou organisationnel  ».

À ceci, ajoutons qu’une école inclusive ne s’envisage que dans une société inclusive comme nous l’apprennent P.Bataille et J. Midelet (2018)[1]. Ils nous expliquent que construire une société inclusive passe par la réflexion autour des moyens qui peuvent être mis en œuvre par l’école (transports, environnement et méthodologies aménagés, déplacements…) et non pas seulement par les enseignants

 

L’inclusion déplace la charge de la responsabilité: ce n’est pas l’enfant qui doit s’intégrer mais c’est plutôt la structure qui doit offrir les conditions nécessaires à l’accueil de tous les enfants.

Mais quelles sont donc les différences avec l’école intégrante et l’école spécialisée?

Quand l’école ordinaire propose un système basé sur l’égalité, qui apporte les mêmes outils à chacun, l’école intégrante propose des outils spécifiques pour pallier les difficultés de l’élève porteur de handicap; elle adopte un point de vue équitable (différents apports pour les différents élèves). Enfin, l’école inclusive adapte l’ensemble de son système dans lequel il n’existe plus de difficultés.

L’école spécialisée, elle, adopte une façon de travailler plus ségrégative.

 

Dans une école (ou un établissement) inclusive, la notion de handicap « disparaît » car l’élève est handicapé seulement quand il est confronté à un contexte ou à un obstacle qui révèle son handicap. Tout comme des marches arrêtent une personne en fauteuil roulant, mais pas une rampe. Cette rampe, c’est ce que met en place l’école intégrative, un système qui compense la difficulté, le handicap. Là où le système inclusif se démarquerait, ce serait en créant un établissement qui serait, dans son intégralité, construit sur le même niveau, le même étage ( dans ce cas-ci le handicap n’est plus ).

L’école inclusive doit être pensée, dès le départ, pour tous !

 

Et, au niveau du financement, comment cela se passe-t-il?

L’inclusion scolaire représente un coût non négligeable.

 

Les établissements peuvent bénéficier d’aides auprès des Communautés et des Régions.

 

L’AViQ - Agence pour une Vie de Qualité – en Région Wallonne et le Service PHARE - Personne Handicapée Autonomie Recherchée – en Région Bruxelloise.

 

Nous avons vu au cours de déficience sensorielle, les deux organismes apportant une aide à plusieurs niveaux :

 

Frais de matériel, de déplacement, de séjour si internat, pour certaines transcriptions (par exemple écriture braille)

 

Le Service PHARE propose même un BAP qui est un budget pour aider les personnes handicapées.

Les services ambulatoires proposent des aides ponctuelles et personnalisées. (le SAP, le SAI, le SAC, le SA).

 

Les travaux d’adaptation des bâtiments scolaires (installation de rampes, élargissement de portes, sanitaires, etc.) peuvent être financés par le département des infrastructures de la Fédération Wallonie-Bruxelles ou par les communes. Cap 48 et les Communautés française et germanophone peuvent cofinancer dans le cadre de leur projet « Ecoles accessibles ».

 

Toutes ces aides favorisent l’inclusion car elles la rendent plus accessible.

L’enseignement spécialisé coûtant beaucoup moins cher pour les parents (même si plus cher pour l'État), lorsqu’ils ont des revenus faibles, ils préfèrent opter pour cette option. Or, il ne devrait pas y avoir de différence de budget entre l’enseignement spécialisé et l’enseignement ordinaire car cela encourage la ségrégation et non l’inclusion.

 

« Le financement devrait fournir aux écoles les ressources et le soutien nécessaires pour leur permettre d'assumer la responsabilité des besoins de tous les élèves dans un environnement d'apprentissage inclusif. » Unia (2019)

 

Précisons tout de même que ce financement ne devrait pas provenir que de la part du ministère de l’Education mais également du secteur de la santé, les services sociaux et d’autres encore.

 

Certains éléments peuvent-ils favoriser l’inclusion?

Oui, à plusieurs niveaux.

  • L’ÉTABLISSEMENT ( Proposer des locaux adaptés, une bonne communication et une bonne coopération/ collaboration, davantage de personnel interne et externe, un bon financement)

  • L’ÉQUIPE PÉDAGOGIQUE (favoriser le co-teaching, proposer des formations continues, qu’ils aient une expertise dans le domaine, organiser des réunions, individualiser l’enseignement).

  • LA CLASSE ( Favoriser des classes de petites tailles et hétérogènes, plusieurs professionnels dans la classe, mettre l’enfant au centre de son apprentissage (pôle cognitif) en apprenant par le jeu par exemple, une ambiance ouverte dans la classe qui prône la tolérance et le respect et qui encourage la confiance en soi, sensibiliser les élèves)

  • LE MATÉRIEL (Nouvelles technologies, financement pour du matériel adapté (peut être en lien avec le niveau d’investissement du parent ou de l’école))

  • LES ÉLÈVES (Leur bien-être, la précocité du placement dans l’enseignement ordinaire, savoir les stimuler (pôle cognitif) et renforcer les comportements positifs pour réduire les comportements négatifs)

  • L’ENTOURAGE (L’établissement de bonnes relations avec les parents, favoriser le contact avec la famille et entre les membres de la familles)

 

Parmi les éléments favorisants, il y a les aménagements raisonnables.

La brochure éditée par UNIA : À l’école de ton choix avec un handicap : les aménagements raisonnables dans l’enseignement[1], présente ainsi les aménagements raisonnables. Il s’agit d’un ensemble de mesures qui minimisent les inconvénients dus à un environnement scolaire pas assez adapté qui porte préjudice à un élève en situation de handicap.

 

Ces mesures répondent à un besoin qu’éprouvent ces élèves, comme nous l’avons vu au cours.

Elles peuvent être matérielles, pédagogiques ou organisationnelles, et l’élève peut en nécessiter aussi bien une que plusieurs.

 

Il est important de préciser que ces aménagements n’ont pas pour but d’avantager l’élève mais bien de compenser les désavantages liés à un environnement inadapté.

 

Certains aménagements peuvent être bénéfiques pour plusieurs élèves, porteurs de handicap ou non. Par exemple, les cours par format électronique.

 

Un bon aménagement permet une grande autonomie à l’élève tout en respectant sa dignité. Il faut pour cela que les aménagements proposés à l’école soient aussi proposés à la maison.

 

Pour qu’un aménagement soit raisonnable, il doit répondre à certains critères.

  • Coût

  •  Fréquence et durée d’utilisation

  • Impact organisationnel et environnemental

  • Absence d’alternatives

 

Après avoir abordé les éléments favorisant l’inclusion, voici à présent les éléments qui peuvent l’entraver.

  • Les craintes des différents acteurs ( la réticence ou l’investissement du parent dans le projet éducatif de leur enfant aura son impact comme nous l’avons vu au cours)

  • Les limites de l’école (financières ou organisationnelles)

  • Le règlement intérieur (qui pourrait entrer en conflit avec certaines valeurs)

  • Pas de solutions individualisées ou de possibilité de délégation de tâches

  • Des directives trop strictes, manque de flexibilité et de reconnaissance

  • Un manque de formation, de compétences

  • Un manque d’information

 

L’aspect familial a ici toute son importance, en effet, il faut que les parents soient dans l’acceptation ( pôle affectif) et qu’ils soient d’accord de placer, sans réserves (peur, confiance,...) , leur enfant dans une école ordinaire afin que ce dernier puisse vivre “comme les autres”.

 

Si les parents sont dans la phase de déni, c’est-à-dire qu’ils ne voient pas les solutions qui peuvent s’offrir à leur enfant ou qu’ils se cantonnent dans l’idée que l’enfant ne remplit pas leurs attentes, cette attitude freinera l’inclusion.

 

Si les parents se trouvent dans la phase de deuil, qu’ils ont conscience du handicap de l’enfant et de son éventuelle évolution, alors c’est à nous, orthopédagogue, de les guider et de baliser leur chemin. Pour ce faire, il est primordial de communiquer, de considérer l’enfant et d’établir des structures (règles, disciplines au sein de la famille).

 

C’est notre rôle d’orthopédagogue de tenter de pallier ces aspects qui pourraient freiner une bonne inclusion. Nous pouvons faire cela en organisant des colloques avec les acteurs d’autres secteurs afin de trouver les éléments les plus adaptés à la situation possible.

 

A qui profite ce type d’enseignement ?

Aux élèves à besoins spécifiques, bien sûr, mais pas qu’à eux.

En effet, l’association française Terre et crayons a ouvert en 2017 une école qui, sur les 30 places disponibles, en réserve 5 à des élèves aux besoins particuliers. Selon cette école, « la scolarisation d’élèves en situation de handicap est également très profitable au groupe dans son ensemble : la tolérance et la solidarité comptent parmi les valeurs primordiales de notre école. Les élèves sont amenés à coopérer chaque jour avec leurs camarades les plus vulnérables. Des compétences sociales et physiques fortes naîtront tout naturellement de cette expérience quotidienne. »

 

Cela se fait également dans des crèches où 10% de la capacité d’accueil doit être réservée afin de prévoir l’accueil d’un enfant ayant des besoins ou une situation particulière. (Tiwi, s.d)

 

Selon Serge Thomazet, chaque élève profite des moyens mis en place par l’inclusion. En effet, les outils d’affichage visuel et la différenciation constante peuvent aider tous les enfants de la classe.

 

« Les valeurs et les pratiques inclusives sont pertinentes et constituent un atout pour tous les enfants » FILE, 2015

 

Mais l’inclusion a-t-elle des limites?

Malheureusement oui.

  • L’enseignant pourrait avoir du mal à gérer l’hétérogénéité de sa classe (différences de culture, de profil, de capacités,...). Cela lui demande d’avoir recours à une différenciation constante, il faudra donc combiner cela avec des objectifs communs à tous les élèves. En tant qu’orthopédagogue, travailler au chevet de l’enseignant peut, ici, s’avérer totalement pertinent.

  • Le danger de la stigmatisation est réel. Un élève avec une différence physique peut faire l’objet de moqueries une fois placé en école dite “ordinaire”. C’est à nous de sensibiliser les élèves au préalable et de construire l’école sur base de tolérance 0 en matière de discrimination.

  • La désidentification de l’élève est un risque. En effet, quitter l’enseignement spécialisé, où il est unique, et intégrer un enseignement ordinaire où il peut se sentir “perdu dans la masse” risque d’avoir un impact sur sa façon de se percevoir.  Il nous faut alors à nous, orthopédagogues, accompagner l’élève afin de déceler ce genre de pensées.

  • La sur-dépendance. En effet, un élève constamment aidé par un tiers ou pour qui l’apprentissage est constamment adapté à ses capacités, peut risquer de le rendre dépendant d’une aide physique ou fonctionnelle. De plus, cela peut aggraver les inégalités. C’est ici que notre rôle d’orthopédagogue prend tout son sens car c’est à nous que revient le rôle de mesurer la fréquence et l’importance de ces interventions.

​Bibliographie:

  • European Agency Statistics on Inclusive Education, 2016 Dataset Cross-Country, 2018, p. 37. Ce pourcentage se réfère aux élèves ayant une reconnaissance

officielle de besoins éducatifs spécifiques donnant accès à un soutien supplémentaire, inscrits dans des écoles complètement séparées (et non dans des classes séparées).

  • Fédération Wallonie-Bruxelles, Les Indicateurs de L'enseignement 2018, p. 18. Les chiffres se réfèrent à l'année scolaire 2016- 2017 et le pourcentage est calculé

comme suit : le nombre d'élèves dans l'enseignement primaire et secondaire spécialisé (37 402) / le nombre total d'élèves (905 516) x 100..

  • UNIA. (2019). Vers un système d’éducation inclusif en Belgique. Consulté à l’adresse

https://www.unia.be/files/Documenten/Publicaties_docs/Vers_un_syst%C3%A8me_d%E2%80%99%C3%A9ducation_inclusif_2019.pdf, le 06/01/2021

UNIA_brochure_EcoleHandicap-FR-AS.pdf, consulté le 06/01/2021

inspirants

  • S.THOMAZET (2008), « L’intégration a des limites, pas l’école inclusive ! ». Revue des sciences de l’éducation, volume 34, numéro 1, p. 123-139.

http://id.erudit.org/iderudit/018993ar

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