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Dyspahsie

Dans le cadre de ce cours, il nous a été demandé de lire un article sur la dysphasie, de le résumer et de tirer les apports en tant qu'orthopédagogue.

Professeur:

Madame Élodie Jacquet

Article choisi : « La Dysphasie : À Quels Signes Être Attentifs En Période Préscolaire ? » (Schelstraete & Roch, 2014)

Résumé de l’article

Tout d’abord les auteurs expliquent que la dysphasie est un trouble permanent faisant partie de la catégorie des « troubles spécifiques du langage ». Néanmoins la classification francophone distingue entre le retard simple du langage et la dysphasie. En effet, le retard simple du langage est une acquisition langagière plus tardive par rapport aux attentes. Il s’agit donc d’un enfant ayant les mêmes performances langagières mais d’un autre enfant plus jeune que lui.

 

La dysphasie est définie par les auteurs comme, « un déficit significatif et durable de l’organisation du langage ». Ce trouble à des conséquences importantes à différents niveaux. Tout d’abord sur la scolarité de l’enfant, sur son développement langagier et social ainsi que sur sa cognition non verbale. Comme les auteurs l’affirment, grâce à une prise en charge ciblée et intensive, les difficultés peuvent s’atténuer mais le trouble ne peut se résorber.

 

Selon les auteurs, le diagnostic ne peut être posé avant l’âge de 6 ou 7 ans, car avant cet âge-là, il est trop difficile de savoir s’il s’agit d’un enfant qui a un retard de langage ou un trouble du langage. En effet, certains enfants vont rattraper leurs difficultés alors que d’autres vont développer un trouble du langage sévère et persistant. Avant de poser le diagnostic, les auteurs expliquent qu’il faut s’assurer que les difficultés ne soient pas liées à un autre trouble. En effet, elles ne sont pas dû à un retard mental, ou à des troubles sensoriels ni à un trouble envahissant du développement. Elles ne sont pas non plus liées à des carences affectives ni environnementales. De plus, pour pouvoir poser le diagnostic il est indispensable selon les auteurs de faire d’autres évaluations (bilan ORL, neuropédiatrique ou encore psychologique) pour éliminer toute autre piste pouvant expliquer les difficultés langagières ainsi qu’une anamnèse approfondie. Il faut également s’assurer que les difficultés que rencontrent l’enfant sont persistantes et sévères.

 

Les auteurs développent différents indices (phonologie, grammaire et la sémantique) permettant d‘identifier un tableau de sévérité et de persistance.

 

Tout d’abord les indices phonologiques permettent de distinguer les difficultés lors d’une tâche de discrimination phonologique. L’enfant identifiera avec beaucoup de peine si deux pseudo-mots qui ne se distinguent que par un phonème sont différents ou identiques (bain-pain par exemple). Il s’agit dans ces cas-là de « troubles réceptifs en phonologie ». Ensuite, ces indices permettent également d’identifier un « répertoire de phonèmes incomplet » qui sont « stimulables » avec l’aide d’un professionnel. Ensuite, ces indices permettent aussi de mettre en lumière les nombreuses erreurs phonologiques (omission, ajout etc.) ainsi que de nombreuses déformations phonologiques et permet d’identifier si l’enfant produit le même mot une fois mal et une fois bien.

 

Les indices grammaticaux, montre des difficultés de l’enfant au niveau de la compréhension des énoncés. Afin de comprendre ce qui est demandé il se réfère à des « stratégies d’utilisation du contexte extralinguistique ou du contexte linguistiques ». Il devine alors le sens en fonction de la situation mais ne décode pas correctement l’information d’un point de vue grammatical. Ces indices permettent aussi d’identifier des difficultés pour utiliser la morphologie. Ceci se caractérise donc par des enfants ayant un langage simplifié avec des verbes souvent non conjugués, des mots qui sont oubliés, une stagnation au niveau du stade grammatical mais aussi des difficultés pour connecter les énoncés entre eux.

Quant à la prise en charge, les auteurs expliquent l’importance de prendre en charge les difficultés phonologiques et grammaticales dès leur détection, car plus tardivement la prise en charge nécessitera une charge cognitive plus importante.

 

Par la suite, les auteurs développent des indices de sévérité relatifs au contenu. Tout d’abord, il s’agit de difficultés de vocabulaire ainsi que de manque de mots. Il ne faut pas négliger les aspects socioculturels et les capacités intellectuelles qui entre en jeu. D’autres part ces indices démontrent des difficultés de l’enfant pour raconter sa journée, ses vacances et sont considérées comme difficultés discursives.

Finalement, les auteurs développent les indices liés aux aspects de l’utilisation pragmatique, pouvant démontrer la sévérité et la persistance du trouble langagier. Dans un premier temps ces indices permettent d’identifier si l’enfant à des difficultés pour utiliser le langage correctement dans un but en tenant compte du contexte mais aussi des capacités de son interlocuteur. Ces indices peuvent montrer des problèmes au niveau des habiletés spécifiques et cognitives et des compétences sociales. Si l’enfant a ce genre de trouble, il se caractérise par un enfant qui communique peu ou inadéquatement. Les auteurs développent ainsi des symptômes relatifs à un trouble pragmatique (palette des fonctions communicatives de l’enfant est réduite, il initie peu la communication ou de manière inappropriée, il interrompt etc.).

 

Les auteurs expliquent donc que l’enfant dysphasique ne dispose pas des capacités langagières nécessaires pour communiquer correctement. De plus, l’enfant dysphasique n’étant pas considéré comme un bon partenaire de jeu, a alors moins d’opportunités de développer ou d’entraîner des capacités langagières.

 

La dysphasie peut être associée à d’autres troubles. En effet, elle peut être associée à des troubles praxiques (problème pour mobiliser la motricité volontairement), un retard de communication gestuelle, un retard de développement du jeu symbolique ou à une résistance à l’intervention (les enfants ne font pas ou peu de progrès malgré une intervention ciblée et intensive).

 

Les auteurs mettent également en lumière des facteurs qui, s’ils sont déficitaires seront potentiellement liés à un trouble sévère et persistant. Ces facteurs sont, la difficulté pour répéter des pseudo-mots et la difficulté à utiliser la morphologie en production.

 

Il est important selon les auteurs de fournir des adaptations de différentes nature (gestuelle, pictogramme ou signé) pour aider l’enfant. De plus ils expliquent que l’acquisition du langage écrit est très souvent déficitaire. Pourtant l’écriture est un bon outil pour aider l’enfant puisqu’il permet comme l’expliquent les auteurs, « la visualisation de la segmentation des mots, la visibilité des marques morphologiques ainsi que la stabilité de la représentation par sa permanence et son organisation spatiale ».

 

Choix de l’article

J’ai choisi cet article, car en lisant l’abstract, les notions que tentent de développer les auteurs me semblent très intéressantes et très enrichissantes pour ma futur pratique.

Les auteurs de cet article me semblent également des auteurs fiables puisque madame Marie-Anne Schelstraete est professeur à l’Université catholique de Louvain ainsi qu’à l’Université de Genève. Monsieur Didier Roch quant à lui est orthophoniste en France.

De plus, j’ai voulu choisir un article n’ayant pas plus de dix ans d’ancienneté afin d’obtenir des informations qui ne sont pas obsolètes.

 

Apport en tant qu’orthopédagogue

Cet article nous fait part d’un grand nombre d’éléments à retenir en tant qu’orthopédagogue. Connaître les différents indices déterminants d’un trouble sévère et persistant me semblent essentiel. En effet, notre rôle en tant qu’orthopédagogue est de pouvoir conseiller l’enfant ainsi que son entourage (parents, enseignant etc.). Pour se faire il est donc indispensable que nous ayons de bonnes connaissances de ce trouble et de ces indices prédicteurs. De plus connaître tous ces éléments, permettra également une prise en charge adaptée. Bien connaître l’ensemble des difficultés de l’enfant, permettra alors de lui proposer une prise en charge adaptée à ses besoins.

 

Ces connaissances permettront aussi de pouvoir sensibiliser les autres élèves de la classe au trouble de l’enfant afin que ce dernier puisse être inclus dans la classe et dans les jeux pendant la récréation par exemple. En effet, comme l’expliquent les auteurs, puisque l’enfant peut avoir une communication mal-adaptée, il n’est malheureusement pas souvent considéré comme un bon partenaire de jeu. Sensibiliser les enfants de la classe à la dysphasie, leur permettra de comprendre les difficultés de l’enfants (il n’est pas bête ou méchant mais porteur d’un trouble).

 

Enfin comme les auteurs le disent dans l’article, il est important d’outiller l’enfant de différentes manières afin de compenser certaines de ses difficultés. Il sera donc de notre rôle d’établir avec l’enfant quels outils mettre en place en fonction de ses besoins et fonction de ce qui fonctionne pour lui.

Bibliographie

  • Schelstraete, M.-A., & Roch, D. (2014). La dysphasie : à quels signes être attentifs en période

préscolaire ? Contraste, 39(1), 181. https://doi.org/10.3917/cont.039.0181

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