En vue de prévenir les décrochages scolaires et les comportements agressifs, la fédération Wallonie-Bruxelles a instauré un décret (Fédération Wallonie-Bruxelles, 2013) afin d’instaurer des services de médiation au sein des écoles. C’est un service qui est mis à la disposition des écoles qui en font la demande, il n’est aucunement obligatoire. Selon la FWB, le rôle est de prendre part de manière neutre, à un différend dû aux relations et aux situations scolaires (malentendus, conflits, harcèlement, …). En région Bruxelloise, les interventions sont internes (médiateurs présents dans l’établissement) et en région wallonne, les interventions sont externes (les médiateurs ne sont pas attachés à l’école mais interviennent dans l’établissement). Leur but premier va être d’intervenir dans les problèmes relationnels entre les différents acteurs du cadre scolaire (élèves, pédagogues, parents,...). Ce genre de service peut être demandé par l’un de ces acteurs ou le médiateur lui-même peut en prendre l’initiative. La médiation peut être faite seule ou en groupe.

 

L’avantage de ce service est de pouvoir travailler dans un espace qui est symbole de neutralité, le tout dans un climat de confiance. Le tout avec un professionnel qui peut émettre un avis objectif par rapport à la situation.

Dans le cadre du cours, nous avons dû choisir un service de médiation scolaire, que nous présentons ci-dessous.

 

L’institut de l’enfant Jésus à Etterbeek est une école de la communauté française, qui propose un service de médiation scolaire à l’entièreté des personnes de l’établissement et aux parents.

 

L’institut propose 4 objectifs à travers lesquels il va établir son champ d’action. Ces étapes vont démarrer après avoir identifié l’origine du conflit. Nous allons établir des liens entre ces objectifs et les attitudes du médiateur et les étapes de résolutions d’un conflit vus au cours.

 

Premièrement il tente de rapprocher les points de vue. Comme vue dans le cours, la ligne directrice du médiateur doit passer par le fait de faire identifier leurs points communs aux différents acteurs du conflit et d’en dégager une solution. En effet, les acteurs d’un conflit ont tendance à se focaliser sur leurs différences, ce qui les opposera. De fait, il faudra identifier leurs similitudes.

 

Deuxièmement, il cherche activement à créer une nouvelle relation si celle-ci est rompue. Pour ce faire, il faut identifier les émotions et les comprendre afin d'amorcer la discussion et résoudre le conflit. Il prête également une attention particulière aux besoins des deux parties en laissant la place à chacun de s’exprimer.

 

Troisièmement, il propose un accompagnement face à des obstacles liés directement ou indirectement aux situations scolaires. Pour cela, le médiateur va adopter des stratégies différentes en fonction des profils auxquels il fait face (grognons, indécis, super-concilient, négatifs, je sais tout, passifs-silencieux, agressifs hostiles). La meilleure façon pour proposer un accompagnement adéquat et de faire réaliser la source du conflit à ses membres (celle-ci peut avoir un origine non-scolaire).

 

Dernièrement, il aide à la recherche de solutions alternatives aux situations qui posent problèmes. Quel que soit le style de conflit (évasif, avec conciliation ou compétitif), la situation présentera toujours un obstacle qui est source de ce dernier.  Il va donc envisager différentes solutions et leurs répercussions afin d’après, pouvoir prendre une décision qui convient le mieux pour chaque acteur. La meilleure façon d’y arriver est, pour le médiateur, d’encourager les compromis. Dans les meilleurs des cas, cela débouchera sur une collaboration active des deux parties dont en découlera une solution tenant compte des besoins de chacun ou chacune.

 

Dans la résolution de conflit, il est donc important de préconiser une bonne communication et de la bonne volonté. C’est un processus relationnel délicat durant lequel il faut arborer une neutralité totale en tant qu'accompagnateur.

C’est dans cette logique, que nous continuons ce travail en prenant une position d’orthopédagogue en tant que médiatrices d’un conflit. Pour ce faire, nous allons nous plonger dans une situation conflictuelle fictive.

 Situation:

Lors d’une récréation, un professeur punit un élève en l’obligeant à laver les tables de la cantine pendant la fin de la récréation. Malheureusement, ceci prenant beaucoup de temps, l'élève arrive en retard en classe. L’institutrice est alors en désaccord avec la punition et le fait savoir agressivement à l’autre professeur.

Nous réunirons d’abord les deux parties dans un lieu propice à la discussion; un espace symbole de neutralité. Chaque personne serait invitée à expliquer son point de vue sur la situation, sa version, ce qui obligatoirement fera émerger les différences. On encourage le dialogue, on essaie de cibler les points communs soit dans l'interprétation de l’histoire, soit dans les valeurs communes aux deux personnes. Ensuite, des idées seront rassemblées pour trouver la solution qui correspond le mieux à chaque partie et faire émerger les compromis. Il faut ensuite proposer une solution ou, si elle n’est pas trouvée, proposer des outils ou objectifs qui feront l’objet d’un suivi et entraîneront une évaluation ou un retour pour amener à une solution sur le long terme.

Pour conclure, il est évident qu’il serait plus pertinent de pouvoir exercer cela avec une situation concrète sur le terrain. Ce cours nous a permis de pouvoir apprendre la posture et le rôle du médiateur en nous concentrant sur les différents aspects qu’impliquent une situation de conflit. Cela nous a permis de découvrir la facette neutre de ce type de champ d’action que l’orthopédagogue pourrait entamer.