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Déficience mentale

Étudiantes:

Manon Impens,

Julie Biddaer

Dans le cadre du cours de déficience mentale nous avons, en groupe, dû traité un sujet d'actualité. Nous avons alors décidé de traiter de l'inclusion des enfants atteints de trisomie 21 dans une classe d'enseignement ordinaire. 

Professeur:

Monsieur Bertrand Parage

Comment inclure un enfant trisomique dans une classe ordinaire et quels moyens doivent être mis en place pour favoriser cette inclusion ?

    La trisomie 21

 

  1. La Déficience intellectuelle:

L'Organisation mondiale de la Santé définit les déficiences intellectuelles comme “la capacité sensiblement réduite de comprendre une information nouvelle ou complexe, et d’apprendre et d’appliquer de nouvelles compétences (trouble de l’intelligence). Il s’ensuit une aptitude diminuée à faire face à toute situation de manière indépendante (trouble du fonctionnement social), un phénomène qui commence avant l’âge adulte et exerce un effet durable sur le développement. (Organisation mondiale de la santé OMS (2020): les déficiences intellectuelles.) 

❖La Trisomie 21

Le syndrome de trisomie 21, également connu sous le nom de syndrome de Down, est une anomalie génétique causée par la présence d’un chromosome supplémentaire à la 21e paire.

Les personnes atteintes par ce syndrome présentent différents signes cliniques, un retard cognitif et également des caractéristiques morphologiques et physiologiques. Cependant, ces facteurs varient d’une personne à l’autre.

Il existe trois types de trisomies :

  • La trisomie libre :

La trisomie libre résulte d’une erreur de distribution chromosomique survenue lors de la première division cellulaire. Toutes les cellules du corps sont touchées par celle-ci.

95% des personnes atteintes du syndrome de Down sont touchées par la trisomie de type libre.

 

  • La trisomie mosaïque :

La trisomie mosaïque affecte quasiment 2% des personnes atteintes du syndrome de Down et celle-ci survient lors de la deuxième division cellulaire. Il existe, dans ce cas-ci une combinaison de cellules avec 46 chromosomes et d’autres avec 47 chromosomes.

Des différences peuvent exister entre les personnes atteintes par la trisomie libre et d’autres atteintes par la trisomie mosaïque par exemple les caractéristiques physiques qui sont moins évidentes, plus de potentiel cognitif, etc. Cependant, il faut éviter de penser que la trisomie affecte moins ces personnes-là, car la cellule comportant le troisième chromosome est méconnue.

  • La trisomie par translocation :

La trisomie par translocation affecte environ 3% des personnes atteintes du syndrome de Down. Elle énonce qu’une partie du chromosome 21 a été détruite. Même s’il n’est pas touché par le syndrome de Down, l’un des parents qui sont porteurs donne à l’enfant ce chromosome transloqué dans son bagage génétique.

❖ Quelles sont les caractéristiques physique?

Il existe plusieurs caractéristiques au niveau du visage. Les personnes atteintes de trisomie 21 ont les yeux bridés, résultat de la présence d’une mince couche de peau au coin des yeux. Ceci est la première caractéristique observable. Ils ont également un visage rond, un petit crâne, des oreilles plus basses, des pommettes presque inexistantes, une bouche plus petite, des lèvres très minces et un nez aplati. Il n’est également pas rare que ceux-ci éprouvent une difficulté à contrôler les muscles de la langue.

 

Au niveau des membres, on constate que les personnes atteintes du syndrome de Down ont des jambes et des bras assez courts. Ils ont également des pieds et des mains de petite taille, un seul pli palmaire dans la paume des mains et un tonus général plutôt faible.

 

La présence de malformations cardiaques, rénales et digestives ou oculaires n’est pas rare.

 

Ces symptômes ne sont pas présents de la même manière chez toutes les personnes atteintes de trisomie 21. En effet, ceux-ci peuvent être plus ou moins prononcés selon les personnes.

Malgré leurs traits physiques dus au syndrome, les personnes atteintes de trisomie 21 ont également des traits physiques personnels et reconnaissables venant de leur famille.

❖ Quels sont les symptômes du syndrome de Down?

Selon les personnes, les manifestations du syndrome sont assez variables.

 

Le syndrome de Down provoque avant tout un retard mental allant de léger à modérer, des troubles de croissance, mais également de l’hypotonie (diminution du tonus musculaire) pouvant être associée à une hyperlaxité ligamentaire (élasticité excessive des ligaments).

 

Étant donné que chaque personne est unique, le degré de retard du développement psychomoteur n’est pas le même chez toutes les personnes atteintes du syndrome de Down. De plus, l’environnement, l’accompagnement de la personne ainsi que son apprentissage dans le développement des capacités ont une influence sur celui-ci.

 

Les personnes atteintes de trisomie 21 sont très développées du point de vue social et émotionnel, ce qui entraîne généralement une hypersensibilité. Ils peuvent également être impulsifs et avoir un manque de recul pour comprendre les conséquences de celle-ci.

 

Les personnes atteintes du syndrome de Down rencontrent des difficultés au niveau de la barrière du langage et des capacités à s’exprimer, mais également au niveau du traitement de l'information et de la mémorisation, ce qui nécessite un maximum d’apports visuels et de routines. De plus, ils sont très vite fatigués et démotivés.

 

Il arrive que ces personnes adoptent certains comportements mal adaptés, des comportements de fuite ou bien d’évitement. Cela est dû au fait qu’ils ne savent pas comment agir autrement.

 

❖ Besoin spécifique

Un besoin spécifique est un besoin issu d’un trouble permanent ou semi-permanent de nature psychologique, mental, perceptif ou psychoaffectif qui entrave le plan d’apprentissage. Ce besoin nécessite un soutien supplémentaire au sein de l’école afin que l’enfant puisse poursuivre son parcours scolaire dans les meilleures conditions.

 

❖ Aménagement raisonnable

Un aménagement raisonnable est un dispositif mis en place afin de restreindre un maximum l’impact négatif d’un environnement sur la participation d’une personne à la vie en société. La mise en place d’aménagements raisonnables est obligatoire pour les personnes en situation de handicap.

Ces aménagements peuvent être divers dans l’enseignement : matériel, pédagogique, organisationnel, etc., et ceux-ci sont adaptés à chaque enfant.

Cela permet aux élèves à besoins spécifiques d’être sur le même pied d’égalité que les autres enfants de la classe et de pouvoir apprendre correctement. Il est important de savoir qu’un aménagement raisonnable n’avantage pas un enfant, mais lui permet de compenser ses désavantages.

 

   2. L’orthopédagogue

L’Institut pédagogique Defré définit l’orthopédagogue comme “un acteur professionnel (qui a intégré de nouveaux concepts et des compétences à sa formation de base qui est, au minimum, un baccalauréat) œuvrant auprès de personnes qui rencontrent des difficultés d’apprentissage et /ou des troubles du développement au cours de leur évolution. Il écoute le projet de vie de la personne, participe à son émergence, à sa construction et à sa mise en œuvre. Il émet, après analyse des contextes personnels et expérimentaux, des avis et contribue à la mise au point, l’application et l’évaluation permanente des interventions éducatives ciblées ainsi que du processus mis en place, étayé de référentiels théoriques. Il rassemble et travaille en collaboration avec la personne, sa famille, les membres de l’équipe pluridisciplinaire, les partenaires intra et extra-institutionnels. Il mène un travail réflexif sur lui-même et sur les actes qu’il pose." (Institut pédagogique Defré.(2019-2020)).

 

L’orthopédagogue peut intervenir dans l’inclusion d’un enfant atteint de trisomie 21 dans l’enseignement ordinaire. En effet, celui-ci peut collaborer avec l’enfant, la famille de l’enfant, mais également avec l’institutrice. Il peut proposer certains aménagements raisonnables et peut également donner quelques conseils au corps enseignant.

 

   3. L’enseignement:

 

❖ Inclusion

En Fédération Wallonie-Bruxelles, l’éducation inclusive cherche à accorder une scolarisation dans l’enseignement ordinaire aux élèves à besoins spécifiques grâce aux aménagements raisonnables mis en place. L’inclusion scolaire permet donc aux enfants présentant des difficultés de suivre leur parcours scolaire dans l’enseignement ordinaire.

 

❖ Quelle est la différence entre l’enseignement ordinaire et l’enseignement spécialisé?

En Belgique les établissements de l'enseignement ordinaire maternel et primaire sont répartis entre 4 réseaux selon le Pouvoir organisateur.

 

Voici les 4 réseaux:

  • Les écoles officielles organisées par la Communauté française;

  • Les écoles officielles organisées par les provinces et les communes;

  • Les écoles libres non confessionnelles;

  • Les écoles libres confessionnelles (catholiques, protestantes, israélites, islamiques, orthodoxes).

 

La Fédération Wallonie Bruxelles définit l’école comme un ”ensemble pédagogique d’enseignement ordinaire, situés en un ou plusieurs lieux d’implantation, placée sous la direction d’un même directeur d'école qui dirige l’ensemble des implantations, tant administrativement que pédagogiquement”(Fédération Wallonie-Bruxelles (s.d.). L'enseignement fondamental ordinaire: niveaux et types.)

 

L'implantation est le bâtiment ou l’ensemble des bâtiments dans lesquels s’organise l’enseignement primaire et maternel.

 

Il faut aussi distinguer trois types d’écoles et d'implantation à savoir:

  • L’école/ implantation maternelle (de niveau maternel uniquement)

  • L’école/ implantation primaire (de niveau primaire uniquement)

  • L’école/implantation fondamentale (de niveau maternel et primaire

 

Selon la Fédération Wallonie Bruxelles, l'enseignement spécialisé permet aux élèves rencontrant des difficultés d’évoluer comme dans l’enseignement ordinaire, puisque cet enseignement tente de rencontrer les besoins éducatifs spécifiques de ces élèves. De plus, les enfants peuvent évoluer à leur rythme grâce à un encadrement pédagogique qui fournit alors une individualisation de l’enseignement et permet l’épanouissement ainsi que l’intégration sociale et/ou professionnelle des élèves.

 

Une équipe pluridisciplinaire complète l’équipe éducative et permet une prise en charge complète de l’élève et de lui permettre de suivre sa scolarité selon ses besoins et ses potentialités.

 

L'enseignement spécialisé est divisé en différents types, en degré de maturité pour l'enseignement fondamental, en formes et en phase pour l’enseignement secondaire, et ce en fonction des besoins de l’élève. L’enseignement fondamental spécialisé n’est pas organisé en cycles d’études comme l’enseignement fondamental ordinaire, mais en 4 degrés de maturité. Le passage d’un degré de maturité à un autre peut se faire à n’importe quel moment de l’année et se fait en fonction de l’acquisition de compétences par l’élève. L’enseignement secondaire spécialisé est réparti en 4 formes d’enseignements.

 

Il existe 8 types d’enseignements spécialisé:

  • Type 1→ Pour les enfants présentant un retard mental léger, au niveau primaire et secondaire

  • Type 2→ Pour les enfants présentant un retard mental modéré ou sévère pour le niveau maternel jusqu’au niveau secondaire

  • Type 3→ Pour les enfants présentant des troubles du comportement du niveau maternel au niveau secondaire

  • Type 4→ Pour les enfants présentant une déficience physique de la maternelle au secondaire

  • Type 5→ Pour des enfants malades ou convalescents de la maternelle au secondaire

  • Type 6→ Pour des enfants ayant une déficience visuelle, pour le niveau maternel au niveau secondaire

  • Type 7→ Pour des enfants ayant une déficience auditive du niveau maternel au niveau secondaire

  • Type 8→ Pour des enfants ayant des troubles des apprentissages uniquement pour le niveau primaire

 

L’intégration des élèves de l’enseignement spécialisé dans l’enseignement ordinaire est possible dans le but de promouvoir l’ajustement social et la formation des élèves à besoins spécifiques. Dans ce cas, l’intégration temporaire ou permanente dans l’enseignement ordinaire d’un élève régulièrement inscrit dans l’enseignement spécialisé peut alors être organisée.

Comme déjà expliqué précédemment, il existe 4 types d’intégrations:

 

  • L’intégration temporaire partielle :

Lors de cette intégration, l’élève doit être inscrit administrativement dans l’enseignement spécialisé.

Il doit également fréquenter l’enseignement spécialisé ainsi que l’enseignement ordinaire de manière physique, ce qui veut dire qu’il va suivre une partie des cours dans l’enseignement ordinaire pendant une ou plusieurs périodes dans l’année. Cependant, il continue à bénéficier de la gratuité des transports scolaires entre son domicile et son école spécialisée.

 

  • L’intégration temporaire totale :

Lors de cette intégration, l’élève doit être inscrit administrativement dans l’enseignement spécialisé, mais, contrairement à l’intégration temporaire partielle, il ne doit pas le fréquenter de manière physique. L’élève va alors suivre la totalité des cours dans l’enseignement ordinaire pendant une ou plusieurs périodes de l’année. Par contre, il continue à bénéficier de la gratuité des transports scolaires entre son domicile et son école spécialisée.

 

  • L’intégration permanente partielle :

Lors de cette intégration, l’élève doit être inscrit administrativement dans l’enseignement spécialisé. Il va alors suivre certains cours dans l’enseignement ordinaire pendant toute l’année scolaire, les autres seront suivis dans l’enseignement spécialisé.

Il bénéficie également de la gratuité des transports scolaires entre son domicile et son école spécialisée.

  • L’intégration permanente totale :

Lors de cette intégration, l’élève doit être inscrit dans l’enseignement spécialisé avant le 15 janvier de l’année scolaire précédente. Il peut alors suivre tous les cours dans l’enseignement ordinaire pendant toute l’année scolaire. L’élève bénéficie de la gratuité des transports entre son domicile et son école ordinaire, mais également d’un accompagnement assuré par l’enseignement spécialisé.

 

❖ Pourquoi favoriser l’inclusion dans l’enseignement ordinaire?

 

L’inclusion d’un enfant à besoin spécifique dans l’enseignement ordinaire a de nombreux avantages.

Premièrement, on peut retrouver des avantages scolaires. En effet, les enfants inclus dans l’enseignement ordinaire ont de meilleurs résultats scolaires.

 

Deuxièmement, on peut retrouver des avantages sociaux. Se mélanger avec des enfants ordinaires peut leur fournir des modèles de comportements dits “normaux” et adaptés à leur âge. En plus de cela, les enfants atteints du syndrome de Down agissent beaucoup par imitation. Les enfants d’âge préscolaire atteints du syndrome de Down ne réalisent pas à quel point ils sont différents des autres enfants autour d’eux, ce qui signifie qu’ils sont généralement bien adaptés et intégrés au reste de la classe.

De plus, les enfants atteints de trisomie 21 peuvent vivre dans un environnement ordinaire et ils peuvent fréquenter l’école la plus proche de chez eux et surtout la même école que leurs frères et sœurs ou amis. Grâce à cette inclusion scolaire, l’enfant devient également un membre à part entière de la société. Pour terminer, l’inclusion d’un enfant à besoins spécifiques dans l’enseignement ordinaire permet aux autres élèves d’être sensibilisés à la différence.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   4. Quels sont les besoins des enfants atteints du syndrome de Down?

Tous les enfants atteints de trisomie 21 n’ont pas les mêmes besoins. En effet, ceux-ci dépendent d’un enfant à un autre.

 

L’enfant atteint du syndrome de Down a tout d’abord les mêmes besoins fondamentaux que tous les autres enfants. L’enfant a donc besoin de se nourrir, d’être en sécurité, de se reposer, de communiquer, d’apprendre, etc., mais il a également besoin de se développer de manière harmonieuse, d’être aimé, de se faire des amis, d’être stimulé.

 

L’enfant atteint de trisomie 21 a besoin d’autonomie. En effet, il est important de laisser l’enfant se débrouiller seul et de ne pas réaliser à sa place ce qu’il est capable de réaliser seul. Il est également important de réaliser plusieurs fois les mêmes activités afin de permettre à l’enfant de l’automatiser et de pouvoir par la suite la reproduire de manière autonome.

Le besoin de stimulation est aussi très important. Effectivement, il a été prouvé que stimuler l’enfant dès le plus jeune âge l’aidait au niveau de son développement moteur, intellectuel ainsi que celui du langage. Cependant, la stimulation d’un enfant atteint de trisomie 21 n’est pas si différente que celle d’un enfant ordinaire. Il s’agit alors de travailler principalement par manipulation (jeux, expériences, etc.) et d’impliquer l’enfant lors des différents apprentissages, celui-ci doit être au centre des apprentissages. Il s’agit également de permettre à l’enfant de communiquer grâce à la langue des signes. De plus, il faut mettre un maximum en avant les apports visuels afin de favoriser le canal visuel au canal auditif.

 

L’enfant atteint de trisomie 21 a besoin d’être valorisé. Pour ce faire, il faut l’inciter à avoir confiance en lui et l’encourager dans ses projets. Il faut également le soutenir au niveau du développement de ses habiletés sociales et de mettre en avant ses forces. Il s’agit également de le rendre fier de ses réussites et de nommer ses progrès ainsi que d’écouter son point de vue.

 

Les besoins de repos et de concentration sont également à prendre en compte. En effet, un enfant atteint de trisomie 21 est plus vite fatigué qu’un enfant ordinaire et sa capacité de concentration est également plus courte qu’un enfant ordinaire. Il est donc important de permettre à l’enfant de faire des pauses, de changer régulièrement d’activités et de rendre les apprentissages attractifs (différentes voix, différents gestes, etc.).

L’enfant atteint du syndrome de Down a besoin de sécurité. En effet, il a besoin de pouvoir s’épanouir, grandir et apprendre dans un milieu où il se sent en sécurité afin qu’il puisse se retrouver facilement dans un espace. Il a également besoin d’avoir des routines, des rituels.

 

Pour terminer, l’enfant atteint du syndrome de Down a besoin d’apprendre comme tous les autres enfants. Il est donc important pour lui de pouvoir être inclus dans l’enseignement ordinaire.

 

Les étapes d'apprentissage des enfants trisomiques sont les mêmes que celles des autres enfants. Il faut cependant savoir que leurs progrès sont plus lents et que pour réussir ils ont besoin de plus de répétitions et d’exercices que les autres enfants. Il est également très important de tenir compte de leur retard intellectuel pouvant varier de faible à modéré lors des adaptations scolaires.

 

  5. Quelles sont les difficultés d’apprentissage qu’un enfant atteint de trisomie 21 va rencontrer et quels sont les aménagements à mettre en place pour pallier cela?

Afin de ne pas instaurer un sentiment de malaise qui pourrait mener à une stigmatisation ou à un rejet, il est très important d’anticiper et de préparer l’arrivée d’un enfant atteint de trisomie 21 dans une classe de l’enseignement ordinaire. Cette préparation doit se faire du côté des enseignants qui ne sont pas spécialisés, mais également du côté des élèves et de leurs parents. Pour ce faire, il est intéressant de planifier des réunions d’informations ou de sensibilisations.

 

L’enfant atteint du syndrome de Down va rencontrer plusieurs facteurs qui vont freiner son apprentissage. Il est important que les enseignants en soient conscients et qu’ils en tiennent compte.

En effet, il faut tout d’abord savoir que l’enfant rencontre un retard dans son développement moteur. Ensuite, il faut savoir que celui-ci va rencontrer plusieurs difficultés telles que réfléchir, raisonner, enregistrer les informations et les garder en mémoire, mais également à diviser les activités en plusieurs séquences. Les enfants atteints de trisomie 21 rencontrent également des troubles du langage et de la communication, mais aussi des troubles de la vision et de l’audition. Leur capacité de concentration est également réduite, car ceux-ci sont très vite fatigués.

Lors de la mise en place des aménagements raisonnables, il est important de prendre en compte le degré du syndrome (faible ou modéré).

 

  • Troubles visuels :

Malgré le fait que l’apprentissage visuel soit plus favorable que l’apprentissage auditif, la plupart des enfants atteints du syndrome de Down souffrent d’une déficience visuelle.

Il est donc nécessaire d’en tenir compte.

Pour ce faire, l’enseignant pourrait mettre différents aménagements en place tels que placer l’enfant à l’avant de la classe, utiliser de grands caractères d’écriture et également présenter de manière simple et claire. Il serait également intéressant d'instaurer une routine avec un appui visuel et ne pas oublier que la notion du temps est abstraite. L’enseignant peut les aider en ce sens en utilisant, entre autres, un minuteur visuel.

Des pictogrammes peuvent également être mis à la disposition des enfants afin qu’ils comprennent ce qu'ils doivent faire.

 

  • Troubles auditifs :

Il n’est pas rare de rencontrer des enfants atteints de trisomie 21 ayant une déficience auditive. En effet, une perte de capacité auditive est présente chez la plupart d’entre eux.

Pour pallier ces difficultés, il est important de placer l’enfant à l’avant de la classe tout comme pour le trouble visuel. Il est également essentiel de s'adresser directement à l’élève en le nommant lorsqu'on veut lui demander quelque chose et d’accompagner notre parole par des expressions du visage, des signes ou des gestes. L’enseignant doit également appuyer ses paroles par des supports visuels tels que des photos, des images ou des objets et écrire les nouveaux mots rencontrés lors des apprentissages au tableau. Lorsque d’autres enfants de la classe répondent aux questions de l’enseignant, celui-ci doit les répéter à haute voix et il doit également reformuler ou répéter les mots et phrases qui pourraient être mal entendus.

 

  • Le développement moteur :

Le développement moteur peut être freiné par l’hypotonie (tonus musculaire faible).

Pour aider l’enfant, il faudrait donc lui donner plusieurs possibilités de mise en pratique, le conseiller et surtout l’encourager. Il faut également lui faire faire des activités qui aident à renforcer la motricité du poignet et des doigts (p.ex : découper, dessiner, enfiler une aiguille). Il est également très important de rendre les activités ludiques et d’utiliser des activités multisensorielles.

 

  • Troubles du langage et de la communication :

Les enfants atteints du syndrome de Down ont des troubles du langage et de la communication, mais ils comprennent mieux la langue qu’ils ne la parlent. En plus de cela, l’articulation est difficile pour eux due à leur petite cavité buccale et à leur tonus musculaire faible de la bouche et de la langue. De ce fait, l’enfant va moins prendre la parole pour poser des questions ou demander de l’aide et l’apprentissage de nouveaux mots sera compliqué.

Pour aider au mieux les enfants à s’exprimer oralement, il y a plusieurs choses à faire. Dans un premier temps, il est nécessaire de  leur laisser plus de temps pour trouver leurs mots et répondre aux questions. Dans un second temps, le rôle de l’enseignant est d’encourager les enfants à parler en n’utilisant pas qu’un seul mot. Pour les aider, il peut leur fournir des supports visuels qui aideront à formuler des phrases (plus facile que s’exprimer spontanément) tels que des pictogrammes par exemple. De plus, pour développer leur expression orale, il est intéressant d’utiliser des jeux de rôle ou de lui accorder le rôle du messager de la classe par exemple.

L'enseignant devra écouter attentivement lorsque l’enfant prendra la parole et il devra assurer le contact face à face et les yeux dans les yeux.  Lors des consignes, l’utilisation de mots simples, familiers et des phrases courtes et concises est importante et il est favorable de demander à l’enfant de répéter ce qui lui est demandé afin de vérifier sa compréhension. L’enseignant doit éviter un maximum les questions fermées. De plus, il doit appuyer ses instructions orales et ses apprentissages par des photos, images, diagrammes, symboles et objets et aussi mettre en évidence les mots-clés à l’aide de supports visuels.

Pour terminer, la création d’un journal personnel “maison-école” serait intéressant afin d’aider l’enfant à raconter ce qu’il à fait à la maison ou à l’école.

La chanson est également un bon moyen pour favoriser l’expression orale de l’enfant.

 

  • Faible capacité de la mémoire auditive à court terme :

Les enfants porteurs du syndrome de Down rencontrent des difficultés liées à la mémoire auditive à court terme et au traitement des informations. Ces difficultés peuvent avoir un impact sur les troubles du langage et de la communication.

Étant donné que la mémoire auditive à court terme sert à retenir les informations données, les traiter, les comprendre et les assimiler pour pouvoir y répondre par la suite, l’enfant va rencontrer des difficultés pour répondre aux questions posées ou pour apprendre en utilisant ses capacités auditives. Il est donc important de tenir compte de ces difficultés et de mettre des choses en place pour aider l’enfant.

L’enseignant doit alors demander qu’une seule instruction à la fois et il doit laisser à l’enfant le temps qui lui est nécessaire pour traiter et répondre aux informations verbales. Il doit également prendre le temps de répéter de manière individuelle la consigne donnée au groupe classe tout en utilisant des supports visuels.

 

  • Temps de concentration plus court :

Les enfants ayant une trisomie 21 sont très vite distraits, ils ont une durée de concentration réduite et sont vite fatigués.

Pour leur permettre un bon apprentissage, il est nécessaire d’inclure plusieurs petites tâches différentes dans une même leçon et de varier la demande de la tâche ainsi que le type de support. Les autres élèves peuvent également maintenir l’attention de l’enfant dans le cadre d’un travail de groupe par exemple. L’enseignant peut également stimuler l’élève régulièrement afin de fixer son attention sur une tâche.

Lorsqu’une activité demande de se réunir en formant un cercle, faire attention à ce que l’enfant soit placé à côté de l’enseignant.

Un espace d’activités serait également intéressant pour que l’enfant puisse changer d’activité en faisant ce qu’il aime (lire, cartes, jeux d’adresse, etc.) ou puisse prendre une pause. Il serait intéressant de permettre à un autre enfant de le rejoindre pour favoriser la relation amicale et la coopération.

  • Mémorisation et réflexion :

Étant donné que les enfants ont besoin de plus de temps pour apprendre, il faut leur donner davantage de temps et d’occasions de répéter et renforcer leurs connaissances. Il est important de leur présenter les nouveaux concepts appris de manières différentes en favorisant la manipulation, les supports visuels (dessins, images, photos, schémas, etc.),  en donnant davantage d’explications et en faisant un maximum de démonstrations.

Il est également important d’encourager la résolution de problèmes.

 

  • Structure et routine : 

Les activités routinières sont très importantes et rassurantes pour les enfants porteurs de la trisomie 21. Il est donc préférable d’instaurer des routines en classe telles que le programme de la journée en utilisant des caractères d’imprimerie, des illustrations, des pictogrammes, etc. Il est également intéressant d’indiquer la progression de l’horaire tout au long de la journée, d’inciter l’enfant à préparer l’activité suivante en lui confiant une tâche spécifique comme la préparation du matériel par exemple.

Cependant, il se peut qu’à un moment, la routine ne puisse se faire correctement ou qu’il y ait un changement au cours de la journée, dans ce cas-là, il faut prévenir l’enfant pour éviter de l'angoisser au moment venu.

 

  • Aménagement de la classe :

Afin que l’enfant se sente en sécurité et à l’aise au sein de la classe, il faut que celui-ci puisse facilement se retrouver dans l’espace. Il est donc important que la classe soit réaménagée. Pour ce faire, il est intéressant de distinguer les différents coins de la classe (coin lecture, coin jeux, etc.) et de placer des images sur les différents rangements afin que l’enfant puisse s’y retrouver. De plus, lors de l’aménagement, il est primordial que peu importe où il se trouve dans la classe, l’enfant puisse voir l’enseignant. Il faut aussi permettre à l’enfant de se déplacer correctement dans la classe, dans des espaces assez étendus étant donné qu’à cause de son hypotonie, il est victime de mouvements involontaires et brusques.

L’assise de l’enfant doit être adaptée afin que celui-ci soit installé de manière confortable et qu’il puisse se concentrer sur les apprentissages.

Le matériel doit être un maximum manipulable et attrayant afin de stimuler les sens. Il doit également pouvoir être utilisé à plusieurs reprises afin d’encourager l’imagination et la spontanéité de l’enfant.

Étant donné que la psychomotricité fine est une difficulté pour les enfants atteints de trisomie 21 due à leurs mains plus courtes et plus larges, il existe du matériel adapté pour les aider. On peut donc mettre à leur disposition de gros crayons de cire ou des crayons-feutres pour débutants par exemple.

Du fait qu’il est préférable de favoriser le visuel à l’audition, il est intéressant de placer des supports visuels sur les murs de la classe tout en faisant attention que ceux-ci ne soient pas trop chargés.

Outre l’engagement des parents, les conseils de spécialistes permettront de soutenir le développement de l’enfant ayant une trisomie 21, pour qu’il puisse s’épanouir et se réaliser comme tout autre enfant.

 

  • Place de l’enfant dans la classe

Afin de permettre à l’enfant de se concentrer correctement et de voir tout ce qui se passe au tableau, il faut éviter les bancs en îlot.

De plus, il est préférable de ne pas placer l’enfant près de la porte ou d’une fenêtre afin d’éviter toute distraction. Le meilleur moyen de garder l’enfant concentré, de faciliter sa compréhension et sa participation est de le placer près de l’enseignant, à l’avant de la classe.

L’imitation est un bon apprentissage pour les enfants atteints du syndrome de Down. Il est donc important de leur expliquer les actions ou gestes réalisés afin que cela prenne sens, qu’ils comprennent pourquoi ils font cela et qu’il ne s’agit pas d’une simple imitation. Afin d’acquérir un geste ou une action, l’enfant doit pouvoir le répéter à plusieurs reprises.

  • Le parrainage

L’école n’apprend pas seulement des savoirs aux enfants, elle apprend également la vie en société et en communauté. En effet, il est important d’apprendre aux enfants à vivre en communauté, à s’entraider, à être solidaire, à coopérer, à avoir de l’empathie. C’est pour cela que les systèmes de tutorat ou de parrainage sont souvent mis en avant dans les classes de primaire. Il serait intéressant dans ce cas-ci de mettre en place un système de parrainage entre un enfant “ordinaire” et un enfant atteint du syndrome de Down. L’enfant “ordinaire” aurait pour mission d’aider, d’accompagner, mais également de soutenir l’enfant atteint du syndrome de Down. L’enfant parrain est alors le modèle pour l’autre enfant et celui-ci adopte les codes de l’école en agissant par imitation.

Le parrainage est donc une bonne technique d'apprentissage. En effet, il est important de responsabiliser les élèves, de leur apprendre la solidarité et l’entraide. De plus, il est avantageux pour un enfant atteint de trisomie 21 d’apprendre et d’être aidé par des enfants de son âge et pas uniquement par son enseignant.

 

   6. Le rôle de l’orthopédagogue

Tout d’abord, l’orthopédagogue peut sensibiliser autant l’enseignant que les élèves et les parents des élèves de la classe sur la trisomie 21. Ceci favorise une meilleure compréhension des difficultés de l’enfant inclus dans la classe. Dans ce sens, il est important également d’encourager les efforts de l’enfant et de mettre ses points forts en avant.

 

De plus, l’orthopédagogue peut avoir un rôle de médiateur entre l’enfant, l’enseignant et les parents et tous les autres intervenants s’articulant autour de l’élève. L’orthopédagogue peut rassurer les parents par rapport aux craintes qu’ils pourraient avoir concernant l’inclusion de leur enfant dans une classe ordinaire.

 

L’orthopédagogue pourrait également travailler, à certains moments, dans la classe dans laquelle est inclus l’élève atteint de trisomie 21 afin de faciliter l’inclusion de celui-ci en prêtant attention aux différentes difficultés que peut rencontrer cet élève. Ainsi l’enseignant aurait des moments où il pourrait se reposer sur l'aide de cet intervenant. L’orthopédagogue observant alors directement l’enfant en classe pourrait proposer des aménagements s’il en voit la nécessité.

   7. Conclusion

Avec l’utilisation d’un matériel adéquat et le soutien des parents, du corps enseignant ainsi que certain spécialiste tel que les orthopédagogues, l’inclusion d’un enfant atteint de trisomie 21 est tout à fait faisable.

 

L’orthopédagogue joue un rôle important dans l’inclusion réussie de l’élève à besoins spécifiques. En effet, son rôle de médiateur entre les différents acteurs, mais aussi grâce à l’aide proposée à l'enseignant favorise le bon déroulement de la scolarisation de l’élève dans une classe ordinaire.

 

Il est important de prendre en considération les besoins de l’élève et de proposer des aménagements adaptés à ses besoins.

 

Les aménagements apportés à l’enfant atteint de trisomie 21 peuvent également être utilisés par tous les élèves de la classe. Ainsi cela ne demande pas une importante charge de travail supplémentaire à l'enseignant.

 

De plus, il faut retenir que l’inclusion d’un enfant atteint de trisomie 21 demande de la patience, de la communication entre les différents acteurs, mais surtout avec l’élève concerné. Enfin, les adaptations et aménagements raisonnables ne sont pas à négliger.

Bibliographie:

etude-tutorat-parrainage.pdf

apprentissage#:~:text=Trisomie%2021%3A%20quels%20problèmes%20pour,le%20développement%20de%20la%20motricité.

les-enfants-atteints-de-trisomie-21.htm

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https://trisomie.qc.ca/ressources/intervenir/#:~:text=COMPORTEMENTS%20SOUVENT%20CONSTAT%C3%89S%20CHEZ%20LES%20PERSONNES%20AYANT%20UNE%20TRISOMIE%2021%3A&text=Fuite%20et%20%C3%A9vitement%3A%20C'est,finie%2C%20je%20refuse%20de%20partir!&text=Mauvais%20comportements%20suite%20%C3%A0%20un,communiquer%20ce%20qu'il%20souhaite.

page=25140&navi=2324#:~:text=Par%20%22%C3%A9cole%22%2C%20on%20entend,implantations%2C%20tant%20administrativement%20que%20p%C3%A9dagogiquement.

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